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Le site web de la Commission Wallonne d'Etude et de Protection des Sites Souterrains

L'homme troglophile

une superbe machoire préhistorique

Les réseaux karstiques pénétrables par l'Homme sont situés dans les calcaires dévoniens et carbonifères. A plusieurs reprises, ces derniers ont été partiellement comblés par divers matériaux de remplissage. Archéologues y ont mis à jour de nombreux gisements préhistoriques et paléonthologiques.

Certains animaux anciens découverts lors des fouilles, habitaient ou fréquentaient les grottes (ours, lion des cavernes, jaguar européen, hyène...). D'autres y ont été introduits par leur prédateurs (renne, cheval, auroch, cerf...) ou y furent piégés.

L'étude de ses gisements fournit aux scientifiques de multiples indications sur la distribution et l'évolution des espèces animales, le climat et les paysages d'une époque donnée. Par référence, ils permettent également de dater les divers niveaux et de raconter l'histoire du gisement.

D'une manière générale, les os et les dents se conservent particulièrement bien dans les sédiments stables et alcalins du karst.

La fréquentation humaine des grottes a été plus ou moins importante selon les périodes, en raison, sans doute, de facteurs climatiques, culturels et religieux.

Ainsi, en Wallonie, on a découvert une soixantaine de grottes et d'abris-sous-roches occupés au cours du Paléolithique par l'Homme de Néanderthal et l'Homme de Cro-Magnon. Pour l'un comme pour l'autre, les grottes n'ont jamais constitué un habitat obligé. Nottons que, en Wallonie, la densité de gisements de grottes ayant livré des restes humains néanderthaliens est l'une des plus fortes d'Europe.

Pour le Mésolithique, on connaît une douzaine de grottes et abris ayant été occupés; au Néolithique, seulement deux. Au cours de cette période, l'homme devient agriculteur et éleveur et utilise les grottes et abris comme sépulture collective, dont une centaine ont été reconnus en Wallonie.

Au Néolithique, comme à l'âge du Bronze et du Fer, les grottes ont du servir de refuges temporaires lors de conflits armés. Pour ces trois périodes réunies, soit entre 4000 et 50 ans avant notre ère, on connaît au moins une centaine d'occupations provisoires de grottes et abris. Dès l'époque romaine, les grottes entrent dans la légende et deviennent "l'antre" des gnomes et des sorcières. Il faut attendre le 18ème siècle pour que l'exploration moderne débute, à des fins touristiques ou scientifiques.

Après la dernière guerre, l'exploration sportive voit le jour. Aujourd'hui de plus en plus nombreux, les spéléologues parcourent le karst en tout sens, toujours à la recherche de nouveau réseaux à explorer.

Parmi les grottes qui ont fait l'objet de découvertes archéologiques, certaines sont aménagées pour des visites didactiques: grotte de Goyet près de Namur, le Trou de l'Abîme à Couvin. La célèbre grotte de Spy va étre dotée bientôt d'un musée du site avec centre didactique et pédagogique inclus dans une réserve naturelle.

Fouilles préhistoriques: attention!

Le propre de la fouille préhistorique est de détruire l'objet même de son étude: une fouille mal faite ne pourra jamais être recommencée. Si vous découvrez des restes archéologiques, à l'entrée d'une grotte ou dans un abri-sous-roche, n'essayez pas de fouiller vous-même. Dites-vous que les quelques objets que vous pourriez récupérer, un morceau d'os de renne ou de silex taillé, par exemple, ne présentent plus d'intérêt sorti de leur contexte. Ces objets n'ont d'autre valeur que l'enseignement qu'ils nous apportent sur l'histoire de l'homme. Signalez votre trouvaille et coopérez à la fouille scientifique.

Quelques liens intéressants

Pour en savoir plus sur la recherche archéologique

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